La politique étrangère

La politique étrangère de la France repose sur quelques principes fondamentaux : droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, respect de l’État de droit et coopération entre les nations. Dans ce cadre, la France s’est attachée à sauvegarder son indépendance nationale tout en œuvrant au développement de solidarités régionales et internationales.

La construction européenne

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Photo : F. de La Mure/MAEE
Ministère des Affaires étrangères, quai d’Orsay (Paris)

Dès 1945, la construction européenne se trouve au cœur de la politique étrangère française. Plusieurs raisons majeures à cela : restaurer la paix et garantir la sécurité des États, consacrer la forme démocratique de gouvernement et bâtir un espace économique et monétaire intégré susceptible de garantir la prospérité aux peuples européens.

Dès lors, le général de Gaulle, les présidents Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy ne cesseront d’œuvrer à la concrétisation et au développement de ce socle européen pour en faire une puissance économique et une enceinte politique respectée.

Sur le plan économique, les efforts des Six, puis des Douze et aujourd’hui des Quinze États membres l’attestent : avec un produit intérieur brut de 8 346,3 milliards de dollars (soit 6 112 milliards d’euros) en 1998, l’Union européenne égale désormais l’ensemble nord-américain et devance l’Asie.

Le défi actuel consiste donc, notamment, à doter l’Europe d’une véritable identité politique et monétaire et de la préparer, sur le plan institutionnel, à son élargissement aux nombreux États qui se sont portés candidats à l’adhésion. La France a agi en ce sens tout au long de la Conférence intergouvernementale qui s’est conclue par le traité d’Amsterdam signé le 2 octobre 1997 ; elle a également obtenu de renforcer les dispositions communautaires dans les domaines social et de l’emploi.

Depuis le 1er janvier 1999, l’euro est devenu une monnaie à part entière pour les marchés financiers, les banques et les entreprises. Aujourd’hui, à l’instar de ses partenaires européens de la zone euro, la France se prépare à la mise en circulation des pièces et billets libellés en euros au 1er janvier 2002, quatrième étape de la réalisation de l’Union économique monétaire (UEM).

La sécurité internationale

En matière de sécurité, les années de la guerre froide ainsi que la période instable qui leur a succédé ont conféré à l’ensemble des nations démocratiques, dont la France, d’importantes responsabilités. Partie au traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la France est également membre de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et du Corps européen, au sein duquel la France compte près de 13 000 hommes.

Enfin, étant l’une des cinq puissances nucléaires, avec la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Russie et la Chine, la France assure le maintien et l’adaptation de sa dissuasion aux nouvelles réalités stratégiques et entend prendre en compte la dimension européenne de sa défense, tout en œuvrant à l’interdiction totale des essais nucléaires et en s’engageant en faveur de la maîtrise des armements et du désarmement.

L’action au sein de l’ONU

La politique étrangère de la France est conduite dans le respect des buts et principes de l’Organisation des Nations unies.

Ceux-ci sont en effet conformes aux idéaux qui sous-tendent la tradition républicaine française. Aussi la France n’a-t-elle cessé, depuis 1945, de défendre cette organisation dont elle est le quatrième contributeur financier, avec un montant de 68,85 millions d’euros en 2001 versé au budget ordinaire de l’Organisation, et 125,55 millions d’euros attribués aux institutions spécialisées du système onusien.

Membre permanent du Conseil de sécurité, la France a participé directement à de nombreuses opérations de maintien de la paix (Proche-Orient, Cambodge, ex-Yougoslavie, RD Congo, Éthiopie-Érythrée, Sierra Leone...).

Pour l’année 2001, le montant des contributions françaises au titre des opérations de maintien de la paix devrait atteindre 261,75 millions d’euros.

La France soutient également l’action de l’Organisation en matière d’aide au développement, notamment par les contributions et l’aide technique qu’elle apporte aux principaux programmes chargés de la lutte contre la pauvreté (PNUD), la protection des enfants (Unicef), la lutte contre les drogues (PNUCID) ou l’aide alimentaire (PAM).

La coopération internationale

La France fonde sa politique de coopération internationale sur deux vecteurs, l’influence et la solidarité.

La Direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) assure la mise en œuvre de cette politique autour de quatre axes principaux :

1. Aider au développement par la coopération

La France entend maintenir l’effort de solidarité à l’égard des pays les plus défavorisés et a consacré 4,42 milliards d’euros à l’aide publique au développement en 2000. Cette somme représente 0,33 % du PIB français, contre une moyenne de 0,22 % pour les pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE.

Dans le cadre de l’initiative « Pays pauvres très endettés », la France s’est par ailleurs engagée à un effort bilatéral additionnel de 4,7 milliards d’euros, pour la mise en œuvre de contrats de désendettement et de développement.

2. Encourager les échanges culturels et l’usage du français

La France dispose de 224 établissements culturels français à l’étranger, installés dans 91 pays, et d’un réseau comprenant 263 Alliances françaises.

La politique de promotion du français touche 70 millions d’apprenants dans 166 pays et s’appuie sur un corps de 680 000 professeurs. L’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger coordonne les activités des 270 établissements scolaires français dans le monde.

3. Promouvoir la coopération scientifique et universitaire

La France entend tout à la fois appuyer l’internationalisation de la recherche française et étendre l’information sur les systèmes scientifiques des pays partenaires.

L’Observatoire des sciences et techniques et les 26 centres français de recherche installés à l’étranger assurent notamment la mise en œuvre de ces objectifs.

En matière de coopération universitaire, la France gère 200 filières d’enseignement supérieur francophones dans le monde, et renforce en particulier ses relations avec des partenaires tels que l’Allemagne et les États-Unis. L’accueil des étudiants étrangers se développe : ils sont aujourd’hui 172 000 au total.

4. Assurer la présence du français dans le paysage audiovisuel mondial

La présence audiovisuelle française à l’étranger se renforce et le soutien aux opérateurs majeurs du secteur tels que la chaîne francophone TV5 et Radio France Internationale (RFI) est désormais une priorité du gouvernement.

La France appuie en outre la diffusion du cinéma et du documentaire français : en 1999, les recettes d’exportation de films français ont augmenté de 60 %.

L’action humanitaire

La France accorde une place spécifique à l’action humanitaire dans sa politique étrangère et se montre ainsi fidèle aux valeurs dont elle a été l’inspiratrice. Elle a joué en effet un rôle essentiel dans le développement de l’action humanitaire et du droit international humanitaire.

Les services du ministère des Affaires étrangères et européennes coordonnent les interventions des organismes institutionnels français tels que la Sécurité civile, le SAMU mondial, et le Service de santé des Armées. Les crédits réservés à ces actions ont été de 9,3 millions d’euros en 2000 et en 2001. Sur ce total, 4,12 millions d’euros sont versés sous forme de subventions aux ONG françaises opérant à l’étranger. Dans ce domaine, la France apporte également son soutien aux activités des organisations multilatérales.

En 2000, 52 millions d’euros ont été consacrés aux programmes des organisations internationales et des différentes agences humanitaires de l’ONU : Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Programme alimentaire mondial (PAM), Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Comité international de la Croix-Rouge (CICR)...

Enfin, la contribution française aux programmes mis en œuvre dans le cadre européen s’élève à plus de 100 millions d’euros. À travers ECHO, l’Office humanitaire de la Communauté européenne, la France apporte son aide aux pays ou aux peuples en détresse subissant les effets de catastrophes naturelles ou de crises politiques.

La Francophonie

Parallèlement à la promotion des échanges culturels, scientifiques et techniques, la France tient à accroître l’importance de la langue française.

À travers la Francophonie, elle entend faire de la communauté francophone (131 millions de personnes, soit 2,5 % de la population mondiale) une véritable enceinte de coopération.

Depuis 1986, huit sommets de la Francophonie se sont tenus. Le sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage qui s’est tenu à Hanoï (Vietnam) en novembre 1997 a consacré l’affirmation politique de la communauté francophone avec la nomination d’un secrétaire général, porte-parole politique de la communauté et coordinateur de ses programmes de coopération économique, culturelle et linguistique.

Forte de 51 États, la communauté francophone s’est à nouveau réunie en 1999 pour le 8e sommet de la Francophonie à Moncton (Canada). Le prochain sommet aura lieu à Beyrouth en octobre 2001.

Présence française dans le monde

On compte 1 774 200 Français vivant à l’étranger. Ils se répartissent géographiquement ainsi :

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La plupart d’entre eux sont des résidents temporaires (durée moyenne du séjour : 4 ans). Il s’agit principalement de cadres et techniciens d’entreprises françaises, d’agents de l’État ou de membres d’organisations humanitaires.

Dernière modification : 27/01/2012

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